Dans la dynamique des relations humaines, les migrations et les rencontres ont permis le constat et l’évaluation de la diversité. D’abord considérée comme une fatalité handicapante (peut-être aurait-on préféré de nouvelles terres vierges de vie humaine ?) par les cultures conquérantes, la diversité sera exploitée pour dominer la différence. Au niveau analytique, elle résonne comme une véritable différance, au sens derridien… La rencontre des mondes, des civilisations connaitra un destin mercantile entre esclavage, colonisation, crimes légitimés et martyrs civilisationnels. Ensuite, la diversité semble avoir revêtu le manteau de l’acceptation de l’Autre et imposé l’obligation du vivre ensemble. Elle semble ainsi revenir d’une conscience traumatique qui oscille entre souvenirs de damnés et remords et/ou indifférence de dominateurs. Souci d’un vivre en symbiose et en équité relationnelle, les cultures en présence se tolèrent et jouent le jeu de l’humanité partagée. La diversité ne nie donc pas des tensions internes entre évolution sémantico-pragmatique et nécessité de régulation sociétale.
Historiquement, la diversité a d’abord été une interrogation sur l’absurdité supposée de l’altérité. Elle a donc pu être le point de départ des oppositions en tout genre fondées sur l’étonnement. Elle est ensuite apparue comme une acceptation de la différence, expression d’un monde de différance. L’étranger n’est plus considéré comme étrange, tout humain est potentiellement étranger à l’autre. C’est donc l’essence étrangère de l’humain, à lui-même et aux autres, qui va engendrer la relativisation globale de la diversité pour, d’une part, en faciliter les acceptions et de l’autre, en faire une philosophie centrale de la gestion des relations interpersonnelles et inter-civilisationnelles. L’échelle du temps de la connaissance du soi culturel a progressé avec l’extension graduelle de la reconnaissance des différentes formes de vies. La faune et la flore par exemple trouveront grâce aux yeux de l’homme, après que ce dernier a fait son propre examen. Invariablement, notre communauté humaine s’accepte comme village planétaire là où naguère on opposait sauvages et civilisés, indigènes et colons.
Aujourd’hui on parle de la diversité humaine comme richesse culturelle tout comme on prône la biodiversité qui valide l’importance du vivre-ensemble. De la sorte, la communauté de destin contraint au progrès pour la pérennisation des espèces et la poursuite de la vie sur terre.
Le développement acquis comme progrès d’abord dans l’acception positive de la diversité puis dans le cadrage conceptuel et épistémologique d’une philosophie et d’une politique de la diversité, et enfin comme une sociologie active de la pensée actuelle est une réelle avancée dans la construction de la cohésion humaine. On assiste à une démultiplication de la volonté « diverselle » dont l’avènement cybernétique par sa métaphore et sa matérialité reste la référence majeure. La fusion des espaces réel et virtuel, la connexion des individus dans le maillage communicationnel, les embranchements multiples de nos relations créent la métaphore de « l’humanité multiprise ».
En définitive, le présent colloque voudrait interroger la diversité de nos diversités(Dervin, 2001), l’envisager dans ses facettes multiples et protéiformes pour en saisir lesenjeux dans la quête du développement.

LES AXES (liste non exhaustive):

1/PENSER LA DIVERSITE : APPROCHES EPISTEMOLOGIQUES

– La diversité composite
– Diversité et universalité
– La singularité diverse
– Concorde/discorde
– Les mécanismes sociaux de « digestion » de la diversité

2/ AVATARS DE LA DIVERSITÉ

– Plurilinguisme
– Cultures
– Religions
– Genre
– Rural
– Urbain
– Migrations

3/LA GESTION DE LA DIVERSITE

– Education
– Multiculturalité/Interculturalité/transculturalité
– Dialogue interculturel
– Prise en charge des minorités
– Cohérences sociales et cohésion sociale
– Gouvernance
– Droits de l’homme

4/LES ENJEUX DE LA DIVERSITE

– Politiques
– Economiques
– Sociaux
– Identitaires
– Culturels

Partenaires

– L’ARIC : Association Internationale pour la recherche interculturelle
– Le Réseau International POCLANDE. Populations, Cultures, Langues et Développement.

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

COSTA-FERNANDEZ (Elaine), LESCARRET (Odette). 2012. De la diversité linguistique aux pratiques interculturelles, coll. Espaces interculturels, Paris : L’Harmattan.
DERVIN (Fred). 2011. Impostures interculturelles. L’Harmattan, Paris.
DERRIDA (Jacques). 1967. De la grammatologie. Les éditions de Minuit, Paris.
DIAMOND (Jared). 1997. De l’inégalité parmi les sociétés. Nouveaux horizons, Paris.
HALL (Edward T). 1971. La dimension cachée. Seuil, Paris.
HALL (Edward T). 1979. Au-delà de la culture. Seuil, Paris.
LAGRANGE (Hugues). 2010. Le déni des cultures. Seuil, Paris.
LEFEBVRE (ML), HILY (M-A) (Dir.). 1997. Les situations plurilingues et leurs enjeux.
L’Harmattan, Paris.
LEVI-STRAUSS (Claude). 1987. Race et histoire. Denoël, Paris.
MESURE (Sylvie), RENAUT (Alain). 1999. Alter ego. Les paradoxes de l’identité démocratique. Flammarion, Paris.
NUSSBAUM (Martha). 2011. Les émotions démocratiques. Comment former le citoyen du XXIème siècle ? Climats, Paris.
VATZ LAAROUSSI (M), RIARD (E-H), GELINAS (C), JOVELIN (E). 2013. Les défis de la diversité. Enjeux épistémologiques, méthodologiques et pratiques. L’Harmattan, Paris.

COMITE D’ORGANISATION RESTREINT :

Mme LEZOU KOFFI A-D (UFHB-Côte d’Ivoire), M. SILUE Sassongo J. (UFHB-Côte d’Ivoire), M. KOUAME Abo Justin (UFHB-Côte d’Ivoire)

COMITE SCIENTIFIQUE :

AMOSSY Ruth (Université de Tel-Aviv, Israël)
BARRY Alpha Ousmane (Université Bordeaux Montaigne, France)
BECHIE N’Guessan Paul (UFHB, Côte d’Ivoire)
BENAYOUN Jean-Michel (Université Paris Diderot, France)
BOHUI Djédjé Hilaire (UFHB, Côte d’Ivoire)
COSTA-FERNANDEZ Elaine (Université Fédérale de Pernambuco, Brésil)
COULIBALY Adama (UFHB, Côte d’Ivoire)
DAGO Dadié Albert (UFHB, Côte d’Ivoire)
DIANDUE BI Kacou Parfait (UFHB, Côte d’Ivoire)
KONANDRI Affoué Virginie (UFHB, Côte d’Ivoire)
KOUADIO N’guessan Jérémie (UFHB, Côte d’Ivoire)
KOUAKOU Jean-Marie (UFHB, Côte d’Ivoire)
KOUASSI Kouakou Aimé (UFHB, Côte d’Ivoire)
LEZOU Dago Gérard (Chaire Unesco, UFHB, Côte d’Ivoire).
MOSER Walter (Professeur émérite, U. Ottawa, Canada)
MUGIRANEZA Assumpta (Centre IRIBA pour le Patrimoine Multimédia, Rwanda)
SEMUNJANGA Josias (Université de Montréal, Canada)
SIDIBE Valy (ENS, Côte d’Ivoire)
SISSAO Alain Joseph (INSS/CNRST, Ouaga, Burkina Faso)
TOSSOU Pascal (Université d’Abomey-Calavi, Bénin)
VATZ LAAROUSSI Michelle (Université de Sherbrooke, Canada)

Frais d’inscription : 30 000 fcfa/50 euros (les frais d’inscription couvrent le kit du colloque, les pauses-café et les déjeuners durant le colloque).
Adresse mail : diversite.developpement2018@gmail.com/lezoukoffi@live.com

CALENDRIER :

Dates du colloque : 28/29/30 Novembre 2018
Diffusion de l’argumentaire : 06/11/2017
Date limite de réception des propositions de communication : 30 Novembre 2017
Avis du comité scientifique : 20 Décembre 2017
Début des inscriptions (à préciser plus tard)

Proposition de communication
Un texte de 500 mots; – l’identité de l’auteur ou des auteurs (le prénom, le nom, le statut et l’institution de rattachement) ; – les coordonnées des auteurs (adresse, E-mail, téléphone), l’axe du colloque…